• Ce n'était pourtant qu'une vieille voiture lorsque nous la vîmes pour la première fois. Dehors depuis je ne sais combien de temps, elle n'était plus blanche de couleur mais d'un vieux gris terne.

    Il fallait tirer sur les portières pour l'ouvrir....l'humidité avait fait plus que l'imprégner, et de son intérieur se dégageait une odeur fort désagréable de mousse et de moisissure.

    Elle était garée dans un grand champ parmi beaucoup d'autres compagnes qui n'étaient guère en meilleur état que celle-ci, sinon pire !

    Grande fut notre surprise, lorsqu'au premier coup de clé, le moteur se mit à ronfler. Le klaxon n'avait pas perdu sa voix et nous fûmes étonnés de sa sonorité.

    Nous avons réfléchi quelques jours à cette épave qu'elle était devenue et avons consentis à la sortir de ce lieu sinistre.

    C'est alors que nous partîmes, un petit paquet de billets dans la poche délivrer cette malheureuse voiture.

    Elle trouva une nouvelle place inconnue jusqu'alors près de grandes bâtisses. Elle connut enfin ce qu'était une éponge et par la suite...ce qu'était...la peinture.

    Décorée à l'intérieur, ses sièges habillés...son corps blanc et verdoyant s'élança à "vive" allure sur les routes de France.

     

    (écrit le 20/09/1976 lorsque nous achetâmes cette R10 dans une casse)


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  • Je me souviens de ton prénom

    que tu m'avais crié de ce pont.

    C'était un jour du mois de mai

    pas très loin du Pont Valentré.

     

    Je me souviens de ce moment

    pourtant, il y a bien longtemps.

    C'était par un jour de beau temps

    alors que nous n'étions qu'enfant.

     

    Je me souviens de cette vallée

    bien verte et si encastrée

    dans laquelle on se promenait

    où la rivière, le Lot, coulait.

     

    Je me souviens de ces ricochets

    que nous faisions surtout l'été

    quand le soleil nous réchauffait

    et que nos yeux s'illuminaient.

     

    Je me souviens de cette enfance

    et ensuite de toutes ces vacances

    où je vécus sans romance

    jusqu'à mon adolescence.

     

    Je me souviens de ces villages

    qui dataient, non pas du Moyen-âge,

    mais qui remontaient les âges

    à travers tous ces barrages.

     

    Je me souviens de tous ces recoins,

    de toutes ces images si loin

    que mon cerveau garde dans un coin

    comme égarés dans une botte d'foin.

     

    Rien n'est plus beau que de se souvenir !

    Naître, être sage et grandir

    afin de croire à l'avenir.

    Oui, mais quel avenir ?

     

    (écrit en juillet 2015)

     


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  • (écrit en juin 1971 lorsque j'étais, élève,  dans ce lycée)

     

    Bien que je me sois ennuyée plus d'une fois

    entre tes quatre murs gris

    que d'autres élèves ont salis,

    ton gymnase que je n'aimais guère

    était rempli d'une mauvaise atmosphère.

    Je ne pouvais respirer

    car cela m'écœurait

    de faire sans arrêt :

    un, deux, trois,

    et de lancer toujours le poids.

     

    Dix heures sonnaient, l'heure de la récréation.

    Tout le monde sortait, sans réflexion,

    c'était la détente et l'oubli des récitations

    là, où nous attrapions des punitions.

     Cependant, nous tracions un carré dans la cour

    en nous promenant jusqu'au prochain cours.

    Soudain, la cloche nous surprenait d'un bruit sourd

    et notre fardeau était ce cartable lourd.

     

    Midi. Nous nous précipitions au réfectoire

    Et, tout le monde attendait pour s'asseoir.

    Je me rappellerai de cette salade

    parfois sale et surtout fade.

     

    Bien qu'à cinq heures, nous rentrions en classe,

    chacun de nous s'installait bien à sa place,

    et bien tranquillement terminait sa glace.

    Il n'y avait pas de mouche dans l'espace.

    Ensuite, nous retroussions nos manches

    pour faire le travail qui était sur la planche !

    Et là, nous commencions à devenir blanches

    en pensant que nous pouvions rester le dimanche.

     

    En temps qu'interne, n'oublions pas notre dortoir,

    où nous nous rendions tous les soirs.

    Plus de lumière, nous étions dans le noir,

    et là, commençait notre "foire".

    Bien souvent, mademoiselle la surveillante

    obligée de se lever ! qu'elle était marrante...

    parmi toutes ces élèves si bruyantes,

    et ce n'était pas la plus réconfortante.

     

    Et maintenant, pour toujours je te dis "ADIEU"

    toi aussi tu me parais être bien vieux.

    Et maintenant pour toujours je te dis "ADIEU"

    tu domineras toujours dans ce grand ciel bleu.

     

    (Lycée Champollion Figeac 46)


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  • Lorsque j'habitais en H.L.M. il y a de cela, bien longtemps maintenant, j'avais écrit ce poème basé sur la chanson de Renaud "mon HLM" donc le voici.

    Ce sont les locataires, mes voisins de l'époque qui m'avaient inspiré. A ce moment là, j'avais une petite chatte prénommait Amandine.

     

    Au rez-de-chaussée, dans mon HLM

    y'a celui qui se dit pompier,

    qui va au feu quand il n'y a plus rien,

    qui travaille tous les jours à la ville

    et laisse sa femme et ses filles

    pour aller boire un verre au bistrot

    le soir après la journée de boulot.

    Y'a sa femme, derrière son carreau

    qui regarde entre ses rideaux

    tout ce qui se passe dans la rue,

    et qui est toujours à l'afût

    des dernières nouvelles du quartier.

    Elle ne peut pas travailler

    car son petit cœur malade

    prendrait la forme d'une grenade !

    Qu'il est blême, mon HLM !

    et la chatte du troisième, nous aime !

    Au premier dans mon HLM

    y'a le jeune d'Afrique dynamique

    qui se consacre à la musique,

    qui est passionné d'électronique

    et joue de l'orgue sans arrêt.

    Il vit avec sa mère un peu " tarée"

    qui vous raconte dès qu'ell' peut sa vie

    de lorsqu'elle était dans son pays!

    Elle se prétend indienne d'origine

    alors on la laisse croire sans faire mine

    de lui montrer qu'elle nous ennuie

    avec ses histoires et maladies.

    Qu'il est blême, mon HLM

    et la chatte du troisième nous aime !

    Au second dans mon HLM

    y'a une vieille dame, tranquille,

    qui vit toute seule dans cette ville

    et qui regarde à la télévision,

    tous les jours, les mêmes émissions.

    Elle n'est pas méchante pour deux sous,

    et ne donne aucun coup.

    Ses pas résonnent dans l'escalier

    quand elle descend à son courrier.

    Si vous la croisez, contre le mur,

    elle se poussera et dans un murmure

    vous dira bonjour et un peu plus

    si vous n'êtes pas pressé non plus !

    Qu'il est blême, mon HLM

    et la chatte du troisième nous aime !

    Au troisième dans mon HLM

    y'a celle qui travaille en usine,

    qui ne fait pas de cuisine,

    qui vit toute seule avec son chien

    et qui fait une histoire d'un rien.

    Elle empeste la cage d'escalier

    avec ses gauloises enfumées

    et vous donne envie de "gerber"

    à n'importe quel moment de la journée.

    Elle est sale et vulgaire

    et quand je vois son air

    et ses jambes aussi poilues

    que le dos de son chien,

    je n'ai plus envie de rien.

    Ell'peut pas se passer de ses gosses

    comm'elle, ils sont aussi moches,

    ils passent les samedis-dimanches

    ensemble à regarder leurs tronches.

    Qu'il est blême, mon HLM

    et la chatte du troisième nous aime !

    Au quatrième, dans mon HLM

    y'a celui qui s'est fait réformé

    à cause d'un genou bloqué.

    Ils l'ont opéré et depuis, il court

    même, qu'il a un beau jour

    amené une nana dans son lit,

    que l'on a été plus que surpris,

    car on le croyait PD

    tout le temps, dans sa voiture, il bricolait

    et n'avait comme compagne que sa mère.

    Il vit toujours chez sa mère

    où il amène les week-end sa copine.

    Sa mère n'travaille pas en usine

    mais nettoie les avions, pleins de mégots

    et de papiers ! quel sale boulot !

    elle est passionnée de lavage

    et sans arrêt, sa machine à l'essorage

    retentit du poids du linge sur nos têtes,

    les jours de semaine comme ceux de fête.

    Qu'il est blême mon HLM

    et la chatte du troisième nous aime !

    Au cinquième, dans mon HLM

    y'a celle qui vit avec un gros

    pleins de bourrelets et pas costaud

    il a une "gueule" du tonnerre !

    quand il hurle après dix heures

    on l'entend du rez-de-chaussée

    et se met, alors, à crier et pleurer

    sa bande de gosses mal élevés.

    Il n'est mêm' pas marié avec elle,

    avant, elle vivait avec un EL....

    il lui a collé quelqu'gosses et puis

    un jour, il est parti....

    Elle est restée avec ses loupiots

    depuis, il y a ce type pas beau

    mais qui aime ses gros lolos

    débordant de tous ces tricots,

    et ses fesses moulant ses pantalons

    d'où la graisse jamais ne fond.

    Quand ils déambulent dans l'escalier

    faut regarder où se posent nos pieds

    si ce n'est pas sur tas de boue

    ce sera p'être sur un bonbon tout mou

    qui restera collé à notre semelle

    car eux ne connaissent pas les poubelles.

    Qu'il est blême mon HLM

    et la chatte du troisième nous aime !

    Au sixième dans mon HLM

    y'a celui qui est plonnais

    et qui râle quand on lui cogne le nez !

    il est chauffeur de car à Orly

    et mène une drôle de vie.

    De temps en temps, il rentre chez lui

    et bricole sa voiture jusqu'à la nuit,

    il ne s'entend pas avec sa plonnaise

    mais c'est pas son affaire et il est à l'aise.

    Qu'il est blême, mon HLM

    et la chatte du troisième nous aime !

    Au septième dans mon HLM

    y'a celle qui allume tous les mecs

    qui a la bouche comme un bec

    tellement qu'elle est éveillée !

    Elle ne fait pas de cuisine

    ça  fatiguerait sa pauvr'mine

    disparue sous la couche d'maquillage.

    Elle a un gosse, le souffre douleur

    de ses moments de lâcheté de cœur.

    Elle se donne sans cesse l'air ahure

    et se plaint toujours d'être avachie.

    Elle a épousé un minet d'apparence,

    le paysan venu à la ville l'dimanche

    et qui y est resté, avec, dans sa valise,

    il ne les avaient pas omises,

    une belle paire de cornes.

    Elles poussent, poussent ces cornes !

    Qu'il est blême mon HLM

    et la chatte du troisième nous aime !

    Au huitième, dans mon HLM

    y'a celle qui se croit un homme

    pourtant elle a su fonder un home

    et a deux fillettes bien jolies.

    Elle travaille près de Massy

    et rentre tard le soir chez elle.

    Elle a toujours des mèches rebellles

    qui enlaidissent son accoutr'ment.

    Elle plaît à son mari, sûrement

    lui qui bosse dans le chauffage

    on ne lui donne pas d'âge !

    Il a un jardin avec des carottes

    et les week-end, il part avec ses bottes.

    Qu'il est blême mon HLM

    et la chatte du troisième nous aime !

    Au neuvième dans mon HLM

    y'a un p'tit couple merveilleux,

    ils sont jeunes et amoureux

    depuis  neuf ans bientôt !

    Ils s'aiment et adorent les animaux.

    Ils ont une chatte si jolie

    qu'ils en oublient qu'elle est chipie !

    Ils ont eu leur dose de soucis

    mais leur amour a persévéré.

    Ils ont eu l'intelligence pour raisonner

    et ne pas se noyer comm'des amis

    qui ne peuvent surmonter les ennuis.

    Peut-être qu'ont-ils, tous deux, un cœur

    un vrai où l'on peut y mettre tant de bonheur.

    Qu'il est bl^me mon HLM

    et la chatte du troisième nous aime !

     

    (écrit en 1983)

     

     

     


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  •  Il fait grand jour

    sonne mon réveil

    n'ai plus sommeil.

    En toute hâte

    je me lève

    content et gai

    chaussures à mes pieds.

     

    j'me dis qu'un jour

    avant que tonne

    le monde en éveil,

    moi qui me tâte,

    avec mes rêves,

    que j'ai bien fait

    d'lui dire bonjour.

     

    Plus rien n'métonne

    sous ce beau soleil,

    plus rien n'mépate,

    le vent me soulève

    et à tout jamais

    je garde mon secret.

     

    (écrit le 24 janvier 2015)

     


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  • Je vois sur ton visage

    cette étincelle

    qui te rend belle.

    Je lis sur ton visage

    cette lueur

    qui comble mon cœur.

    J'imagine à travers le temps,

    dans bien longtemps,

    on aura tourné la page

    et restera de nos vies

    Souvenirs de ce pays.

     

    (septembre 2016)

     


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  • un p'tit airIl se fait tard,

    je saisis ma guitare

    et joue et rejoue cet air

    que j'aimais tant hier.

    Les cordes sous mes doigts

    chantent avec joie,

    mon cœur se souvient

                                                               de ces instants où rien

                                                              ne pouvait m'arrêter

                                                             de jouer et fredonner

                                                             les paroles des chansons

                                                            tout en tournant en rond.

                                                           C'était l'enfance,

                                                           puis l'adolescence,

                                                          le temps de l'ignorance

                                                          le temps où tout était beau

                                                          où comptaient les mots,

                                                         ils avaient de l'importance

                                                         oui, les mots

                                                         oui, les beaux.

                                                         Les beaux mots.

                                                        De nos jours, trop de  "maux"

                                                       ne sont plus dans le contexte

                                                      et dénaturent les textes.

                                                      Alors, avec ma guitare

                                                      il n'est pas trop tard

                                                     pour garder en souvenir

                                                    le meilleur et chasser le pire.

     

                                                                  (septembre 2016)

     

     

     

     

     

     

     

     


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