-
Par Imagelyne le 14 Décembre 2015 à 16:37
Dans un bocal tout rond
nageait un p'tit poisson.
C'était une drôle de maison
que ce vilain caisson.
C'est ainsi qu'avec mon crayon,
en savourant un bonbon,
je traçais toujours des ronds
et leur attribuais des noms.
Celui-ci bien potelé, Léon.
le petit un peu maigrichon
s'appellerait, sûr, Gaston
il était vraiment mignon.
Et si, et si devant la télévision
je reconnus les Compagnons
comme j'aimais cette émission
en compagnie de Gromagnon.
Bien que très souvent grognon
je le préférais à Raymond
même s'il dévorait tout rond
mes nouveaux et beaux chaussons.
J'avais beau lui dire non
c'était une véritable passion
que de s'amuser comme le font
beaucoup de chiots sans prénom.
Et toujours avec mon crayon
je dessinais encore des ronds,
des roues, des soleils, des ballons,
mes tracés tournaient en rond.
Je les comptais comme des moutons
et m'imaginais sur un pont,
n'entendant plus aucun son,
j'étais dans un rêve profond.
M'apparût la statue de Néron,
le visage grec de Philémon,
et la tête de Danton,
sur les hauteurs de Montluçon.
On croyait voir un escadron
cette suite folle de ronds,
et comme dans une chanson
ils étaient sur le même ton.
Soudain, j'entendis mon nom !
Mais un beau petit garçon
se leva un matin en caleçon,
ne vit pas le bocal tout rond,
et pauvre p'tit poisson !
Et tel fond un glaçon,
je traçais avec mon crayon,
des ronds, des champignons,
des ponts, des donjons...
Ce fut un vrai marathon,
tous ces ronds, quelle obsession !
et de mon pauvre crayon,
il ne m'en restât qu'un tronçon.
(écrit en juillet 2015)
1 commentaire -
Par Imagelyne le 7 Janvier 2016 à 10:22
Je l'ai vu descendre les marches
avec, à la main sa cravache.
Plus loin sous une arche
son cheval secoue sa crinière
tel un écureuil son panache.
Je l'ai reconnu avec sa moustache
et son air bravache.
Et là, sous cette arche
il avale une dernière bière.
Dans le ciel, un hélicoptère "apache"
survole la côte Malgache,
et en dessous un vol de bernaches
virevoltent à cache-cache,
et se perdent dans la bourrache.
Je l'ai vu remonter les marches
avec à la main, une hache,
Il porte une veste couleur pistache.
Plus près, à côté de la rivière,
je l'ai vu, sans qu'il le sache.
Il pleut à "drache"
et il faut qu'il s'harnache.
A côté de cette grosse pierre
je l'ai vu, sortir son eustache
et d'un coup vif, arrache
cette liane folle qui l'attache.
Il fait sa dernière prière
avale une gorgée et la recrache.
Tel un tableau peint à la gouache.
(écrit en septembre 2015)
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique